July 19th, 2021

I due Foscari au Festival d'Aix-en-Provence, avec Maestro Rustioni brillant

«Après une entrée en scène et un rituel d’accordage particulièrement soigné, le jeune chef italien Daniele Rustioni, surgit, telle une pile électrique, chargée de toute l’énergie de la pièce. L’attaque de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon se doit d’être franche, rageuse, pour restituer avec force les contrastes entre les terribles unissons et les parties concertantes, voire chambristes, les emballements ternaires comme les moments moelleux et suspendus, de la partition. Les couleurs de la lagune, si souvent dépeintes, par de grands coloristes, de Véronèse au Tintoret, s’entremêlent avec les personnages, auxquels certains instruments sont thématiquement associés (clarinette, flûte, violoncelle et harpe solo notamment). La gestique du chef, ronde et ondoyante mais précise et efficace, produit les dynamiques très serrées qu’exige la partition ainsi que ses glissements subtils des récitatifs aux moments lyriques. De même, le chef s’adapte à chaque personnage, et vient, de très près, s’abreuver à la source de l’essence vocale verdienne, dans les parties confiées à Leo Nucci. Il se suspend à son phrasé, à son souffle, afin de donner à l’œuvre la sombre et sobre cohérence de la «nuit perpétuelle». L’accompagnement du fils Foscari, par le tapis contrasté des cordes et des vents, dans son délire de l’acte II, est particulièrement saisissant avec des accents surnaturels empruntés la Symphonie Fantastique de Berlioz. (…) Le public, par ses longs applaudissements, ajoute à l’harmonie d’un véritable moment de communion entre toutes les forces que réunit l’opéra, même sans mise en scène.»
Olyrix, Florence Lethurgez

«Combien de Foscari affichez-vous au compteur? Jusqu’à présent deux en ce qui nous concerne, l’un et l’autre en version de concert; trois désormais. La question n’est pas inconvenante. L’opéra, le sixième de Giuseppe Verdi, est rarement représenté. Emblématique des années dite de galère, placé dans l’ordre chronologique entre deux ouvrages autrement remarquables – Ernani et Giovanna d’Arco –, I due Foscari se présente comme le travail préparatoire des chefs d’œuvre à venir. L’ouvrage souffre en premier lieu d’un livret dépourvu de ressort dramatique. D’où l’absence de mise en scène, hier comme aujourd’hui au Festival d’Aix-en-Provence? Sans doute. On peut aussi s’interroger sur la nécessité d’exhumer un opéra d’un intérêt relatif. A entendre le Grand Théâtre de Provence crépiter dès les premiers numéros, la question pour le coup apparaît saugrenue. Quelle que soit sa période de composition, la musique de Verdi reste d’une efficacité redoutable. Confiez-la à une équipe de choc et les coups deviennent imparables. Daniele Rustioni en premier lieu, dont l’infatigable énergie trouve dans une écriture taillée à la serpe un terrain d’expression idéal. Brandie d’une main redoutable, sa baguette est un bâton de foudre d’où jaillit, envers et contre un argument rachitique, le drame dans son omnipotence. L’Orchestre de l’Opéra de Lyon gronde, tempête mais rappelle aussi, dans le traitement du détail, le soin porté à l’instrumentation par le jeune Verdi. Bien que privé des élans patriotiques qui ont fait le succès de Nabucco et I Lombardi alla prima crociata, le Chœur de l’Opéra de Lyon plante en toile de fond un décor au dessin éloquent, qu’il soit tumultueux ou pittoresque. (…) L’ovation est à la mesure de l’exploit. Au cœur du millésime 2021 du Festival d'Aix-en-Provence où l’approche scénique semble avoir parfois pris le pas sur les considérations vocales, le chant tient sa revanche. L’opéra, bien que privé de mise en scène, met la salle en délire. Puisse les éditions à venir tenir compte de cet enthousiasme.»
ForumOpera, Christophe Rizoud

«À la tête de «son» orchestre de l’Opéra de Lyon dont, après un Falstaff jubilatoire, il sait mettre en valeur chaque pupitre pour dévoiler, tout au long de la soirée, une construction d’ensemble mêlant intimisme et grandiose, Daniele Rustioni est aux petits soins avec son plateau vocal.  Comme nous l’écrivions déjà à son propos, il y a quelques jours, ce chef est un véritable maestro concertatore E di canto, s’inscrivant selon nous dans la grande tradition des plus grands chefs de théâtre du siècle dernier. À voir la complicité des regards, admiratifs et reconnaissants, qu’avaient pour lui les artistes de ce plateau d’exception, on ne doute pas que c’est encore à Lyon, après la présentation, la semaine prochaine, d’un Coq d’Or qui promet déjà, qu’il faudra continuer à suivre le parcours éclectique de Daniele Rustioni.»
Premiere Loge, Hervé Casini

«A la direction du chœur, puissant et très bien préparé, et d’un excellent orchestre de l’Opéra de Lyon, Daniele Rustioni a proposé une lecture lumineuse de la partition, portant une attention particulière à ses solistes, et notamment à Leo Nucci. Opéra composé par un Verdi trentenaire, «I Due Foscari» est intéressant car il synthétise ce qu’allait être sa production dans les années qui suivirent. De la belle ouvrage pour Daniele Rustioni qui méritait bien, lui aussi, une part de l’ovation debout qui ponctuait la représentation.»
Destimed, Michel Egea

«Après avoir assuré avec brio les six représentations de Falstaff au Théâtre de l’Archevêché les Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Lyon interprètent un autre opéra de Giuseppe Verdi, I due Foscari, donné cette fois en version de concert et pour une unique soirée du Festival d’Aix-en-Provence. Dès la courte Ouverture, on apprécie la qualité de la direction musicale de Daniele Rustioni et l’impeccable exécution des musiciens – par exemple, la vivacité d’ensemble des cordes en opposition à la triste poésie de la clarinette solo, thème qui reviendra plusieurs fois pour confirmer l’issue fatale pour le fils Jacopo. Le chef principal de la formation imprime tout du long une énergie et un mordant qui magnifient la partition, ainsi qu’une variété de nuances toujours à propos.»
Anaclase, Irma Foletti

«Daniele Rustioni, directeur musical hors pair, tenait les rênes. A la tête de son Orchestre de l’Opéra de Lyon, il a livré une lecture chatoyante et nuancée d’une partition où l’on peut découvrir toutes les facettes de l’art de son auteur, depuis les grands élans patriotiques jusqu’aux airs d’amour en passant par les ensembles, les barcaroles, les accents dramatiques … Un véritable condensé du romantisme à la Verdi parfaitement dirigé et restitué avec passion, couleurs et précision par une phalange qui fait partie des meilleures du moment. Excellents, aussi, les chœurs de la même maison lyonnaise préparés par Roberto Balistreri. Un moment unique qu’il fallait vivre.»
ConcertClassique, Michael Egea

«C’était une ambiance de théâtre italien des grands soirs. Une longue, très longue ovation debout, a salué vendredi soir, au Grand Théâtre de Provence, I due Foscari, opéra de jeunesse de Giuseppe Verdi donné en version concert. Comme si le public ne se résolvait pas la quitter la salle, à se séparer des artistes qui leur ont offert, un de ces moments d’opéra dont on se souviendra à Aix. (…) Daniele Rustioni est comme un poisson dans l’eau face à un superbe Orchestre de l’Opéra de Lyon et un chœur de toute beauté. La preuve? Cette merveilleuse introduction du deuxième acte au violoncelle et alto que font chanter avec toute la mélancolie, et la grâce musicienne, Ewa Miecznikowka (violoncelle) et Jean-Baptiste Magnon (alto). Daniele Rustioni, a offert entre Falstaff à l’archevêché et I due Foscari ce soir-là, un peu l’alpha et l’oméga de l’œuvre de Verdi.»
La Marseillaise, Patrick Di Maria

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