Falstaff à Aix-en-Provence sous la direction musicale de Daniele Rustioni et la mise en scène de Barrie Kosky
«Le public du Théâtre de l’Archevêché est sorti, jeudi soir, avec le cœur léger et le sourire après la première triomphale de Falstaff, l’ultime chef-d’œuvre de Verdi. Cette nouvelle production du Festival d’Aix, mise en scène par l’australien Barrie Kosky, est une réussite comme on en voit peu. Un de ces spectacles d’une immense intelligence sensible qui console absolument des heures grises passées ces derniers mois. Orchestre, scénographie et voix, tout concourt à faire de ce Falstaff un moment de pure jubilation. (...) Le chef Daniele Rustioni, devant l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, anime cette ivresse orchestrale avec un sens des couleurs et du rythme qui rend à l’ébouriffante polyphonie verdienne toute sa jeunesse et sa transparence.»
La Marseillaise, Patrick Di Maria
«C’est Daniele Rustioni qui assure la coordination d’ensemble, au pupitre des impeccables Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Lyon. Le chef italien est d’ailleurs un spectacle à lui tout seul, ouvrant grand la bouche en même temps que chaque protagoniste prononce le texte chanté, et mimant certains gestes en s’amusant sur son podium autant que ses collègues sur le plateau. On sait la difficulté de diriger dans la cour de l’Archevêché, devant une fosse peu profonde et d’une extrême largeur : la performance est donc d’autant plus remarquable dans une partition aux rythmes souvent piégeux, aux nombreux contre-temps et changements de tempo. Ceci est aussi vrai pour le Tutto nel mondo è burla conclusif, donné par les choristes étirés sur toute la largeur du cadre de scène – un final d’une énergie revigorante et stimulante, salué avec enthousiasme par le public.»
Anaclase, Irma Foletti
«The glories of the Aix production were not just that Falstaff himself could deftly leap up upon a dining table (and up onto Alice Ford’s bed), they included an absolutely cool, symphonic orchestral display of Verdi’s masterpiece by conductor Daniele Rustioni and the Opera de Lyon’s orchestra. It was a heady evening. (...) If Falstaff’s Dionysian enthusiasms were clearly articulated in Mo. Rustioni’s pit, the maestro indulged in the youthful flights of sexual delight in the encounters of the Ford’s daughter Nanetta with her boy friend (in short pants) Fenton in a soaring purity. (...) Finally came the maestro’s moment — and it was all his, the magnificent eight (maybe more) voices of Verdi’s great fugue “Tutto nel mondo è burla!”. Now, no Kosky metaphors visible, the black dressed singers, except for bare chested Falstaff, lined across the stage delivered the the sublime Verdi musical encomium to the complexities of life, and its fun. We were soundly reminded that Verdi’s Falstaff is first and foremost a masterpiece of comedy in music…»
OperaToday, Michael Milenski
«Sous la direction vive et précise de Daniele Rustioni, l’Orchestre de l’Opéra de Lyon a mis les petits plats dans les grands: couleurs acuité, lyrisme, rebondissements, le théâtre est aussi dans la fosse, cependant que le plateau vocal ne concède aucun maillon faible.»
Le Monde, Marie-Aude Roux
«Al frente de la orquesta, el mismo director que en el recién citado Falstaff madrileño de 2019, el joven y entusiasta Daniele Rustioni. Ahora ha causado una impresión parecida: es un placer verlo dirigir tan relajado y con tan grande dominio de la partitura, derrochando sonrisas, dibujando las melodías con su mano derecha, siguiendo con sus labios todas las intervenciones vocales. Al frente de (...) la Ópera de Lyon (de la que es director titular), consigue resultados irreprochables estilística y musicalmente.»
El Pais, Luis Gago
«Oh what a night! Made by the hands of masters in the courtyard of the Archevêché, this Falstaff didn't allow our feet to touch the ground for an instant. Unquestionably, Falstaff sees it right: "il diavolo cavalca sull’arco di un violino". It's an immaculate production worthy of the great evenings in the Aix Festival. (…) The music whirrs, soars and crumbles, rolls with glee and panache. It's rounded, it's generous, it's mouth-watering. The brass shines and sparkles, and there we are, on board for two and a half hours of madness. Like Verdi's work, Barrie Kosky's staging and Daniele Rustioni's conducting of the music are jewels of clockwork. Everything is aligned between the pit and the stage with the precision of a Swiss watchmaker, down to the tapping of Mistress Quickly's nails on the table (the excellent Daniela Barcellona) in her meeting with the fat man, who finds his exact equivalent in the pit with deliciously pianissimo: it sets the rhythm and colour of the whole scene. Everything is meticulous, perfectly constructed…»
Bachtrack, Romain Daroles
«A Aix-en-Provence (...) une haute qualité musicale relève l’esprit de troupe. Trois chefs sont responsables de cette cohérence aussi implacable que sensible: Thomas Engelbrock à la tête de son Balthazzar Neumann Ensemble dans Le Nozze di Figaro vives, aérées et diantrement efficaces, Daniele Rustioni qui déchaîne aux limites du possible son orchestre de l’Opera de Lyon dans un Falstaff emporté et rieur et Sir Simon Rattle qui, à la tête d’une orchestre Symphonique de Londres d’une incroyable densité, impose un Tristan und Isolde réconcilié avec les racines au tréfonds philosophique.»
Le Soir, Serge Martin
«Daniele Rustioni, ben assecondato dall’ Orchestra dell'Opéra de Lyon, di cui è direttore principale, affronta la partitura con un’energia eccitante, il suono è lucido, brillante, la dinamica ricca, l’intesa col palcoscenico perfetta.»
Operaclick, Silvano Capecchi
«Falstaff est bien évidemment un opéra de Chef. Avec Daniele Rustioni, nous sommes – bien – servis. Le chef permanent de l’orchestre de l’Opéra de Lyon est décidément un authentique «maestro concertatore e di canto», qui, attentif aux équilibres si importants ici entre la fosse et le plateau, délivre un discours musical à la fois fluide, nuancé et faisant sonner l’orchestre avec rondeur, en particulier sur des finals de scène où l’écriture verdienne cristallise tout le suc de ce qui a constitué, tout au long de son parcours, le génie théâtral du compositeur de Busseto. Une soirée que l’on n’oubliera pas de sitôt.»
Premiere Loge, Hervé Casini
«Dès le début, le ton est donné : ce Falstaff sera la revendication de l’opéra bouffe. (...) Côté fosse, l’orchestre de l’opéra de Lyon (accompagné par le choeur) donne vie à la direction musicale de Daniele Rustioni. Le chef d’orchestre parvient à insuffler à son orchestre la même énergie que celle, incessante, sur laquelle Barrie Kosky a bâti sa mise en scène. En bref, on se délecte de ce Falstaff du Festival d’Aix, cru 2021, qui conjugue l’essence de l’opéra bouffe en nous offrant à la fois un moment de musique, de rire, de gourmandise et de plaisir visuel.»
Le mag du cine, Sarah Anthony
«Mais la fête ne serait pas complète sans l’Orchestre de l’Opéra de Lyon entrainé par son chef Daniele Rustioni. Il dirige cet ouvrage dans des tempi enlevés, soutenant le rythme avec énergie, maîtrisant rallentando et crescendo avec force et précision. Le chef d’orchestre italien fait ressortir chaque intervention avec netteté, laisse jouer chaque pupitre, cors, hautbois, cuivres sonores, contrebasses marquées, violons véloces ou plus mystérieux sur la pointe des archets. Daniele Rustioni a su façonner le son de cet orchestre, quatuor, petite harmonie et lui donner une identité sonore. Mais ici, c’est cette énergie, maintenue de bout en bout de l’ouvrage qui fera le succès et engendrera cette ovation particulière.»
GBOpera, Jocelyne De Nicola
«Et tout cela est emmené comme dans une farandole permanente par la baguette amphétaminée de Daniele Rustioni qui parvient à tirer de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon (où le spectacle sera repris la saison prochaine) et de son Chœur des sonorités variées, comme une pluie d’épices qui ravivent un plat pour lui donner toute sa dynamique. On sort de la belle cour de l’Archevêché heureux et léger, comme après un déjeuner provençal entre amis.»
Opera Online, Alain Duault
«Le sens aigu et gourmand du théâtre dont fait preuve le metteur en scène allemand repose sur une écoute extrêmement détaillée et affûtée de la musique, si bien qu’il contamine la fosse où l’orchestre de l’Opéra de Lyon pétille, bouillonne, vibrionne sous la direction de son chef bondissant et virtuose. Daniele Rustioni restitue de manière aussi bien effrénée que millimétrée tout l’allant et l’éclat de la partition haute en couleurs et pleinement expressive sans pour autant jamais appuyer ses effets.»
sceneweb.fr, Christophe Candoni
«Dans la fosse, Daniele Rustioni, à la tête d’un superbe orchestre de l’Opéra de Lyon, s’amuse comme un fou, espionnant chaque note d’une partition superbement construite pour en livrer la substantifique moelle. Vous avez dit substantifique moelle? Rabelais, Gargantua, Falstaff. Il est temps de passer à table. Boire, manger, aimer...»
Concertclassic.com, Michel Egea
«Le jeune chef italien Daniele Rustioni, à la tête de l'Orchestre et du Choeur de l'Opéra national de Lyon, surgit telle une star… qui va donner dès les premières secondes de l’œuvre tout le potentiel, toute la force de propulsion d’une Ferrari. Verdi, pour ce dernier opus, semble avoir dépassé le design de l’opéra belcantiste, et propose un circuit fait de creux et de bosses, de lignes droites et de tournants. Il s’agit d’être totalement présent à chaque seconde du flux musical pour lui donner toute sa densité et garantir la cohérence de l’ensemble. Opération chambriste virtuose particulièrement réussie par le chef qui assure un jeu de ping-pong millimétré entre la fosse et le plateau.»
Olyrix, Florence Lethurgez
«Au Théâtre de l’Archevêché, ils nous ont séduits: Verdi tel qu’en lui-même et vivifié par le chef Daniele Rustioni, Falstaff tel qu’espièglement dynamisé par le metteur en scène Barrie Kosky. Quelle belle fête! (...) Mais si cette fête de la partition a bien eu lieu, c’est que Daniele Rustioni, à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, a été un magnifique passeur de cette musique-là. Quelle précision dans sa direction, quelles belles impulsions, quelle belle mise en valeur de ces instruments qui «chantent» avec les solistes, quelles atmosphères, quels contrastes et ruptures bienvenus. L’œuvre est drôle dans ses notes!»
Crescendo Magazine, Stéphane Gilbart
«Voir et entendre cet ouvrage d’une vivacité et d’une volubilité grisantes … est un véritable bonheur, tant le maître italien y épanouit une éloquence où le collectif chantant, soutenu par un orchestre tantôt soyeux, tantôt griffu, toujours magique, évoque le génie mozartien. Et l’on remercie d’emblée le chef Daniele Rustioni de tendre une aérienne passerelle entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Les instrumentistes de l’Opéra de Lyon s’en donnent à cœur joie, mettant sans cesse en lumière le brio ailé de l’écriture, ses audaces comme les emprunts délectables que Verdi fait à ses partitions passées, dans un demi-sourire qui fait fondre l’auditeur. (...) Au dernier acte notamment, il laisse à Daniele Rustioni le soin de convoquer depuis la fosse les mannes shakespeariennes. Piégé (encore!) dans une mascarade nocturne fantastique, Falstaff, par la grâce d’une musique sublime, croit et nous fait croire au règne des esprits. Jusqu’à conclure en une fugue endiablée légitiment saluée comme l’un des joyaux de l’histoire de l’opéra, sur la folie du monde, après que minuit a sonné ses douze coups aux harmonies changeantes, instables comme la vie qui passe. Il n’y a alors plus de plateau ni de gradins, plus d’artistes ni de public, mais une humanité partagée sous les étoiles. Et Verdi au firmament.»
La Croix, Emmanuelle Giuliani