October 3rd, 2020

A Lille, succès d’Alevtina Ioffe dans la Sérénade de Tchaïkovski

«Alevtina Ioffe s’est tant distinguée dans Iolanta et Le Lac des Cygnes ces deux dernières années, à Munich et Berlin, que l’on s’impatientait de découvrir sa lecture de cet opus 48. Or, soyons honnête, on a froncé le sourcil en entendant l’abord grassouillet de la polyphonie introductive du Pezzo in forma di sonatina où la partition réclame pourtant une élocution très marquée. Mais nos craintes cédèrent à l’enthousiasme dès la section allegro moderato. (...)
Cœur affectif de l’ouvrage, l’Élégie nous fut ensuite présentée dans son écrin de ferveur. Par ailleurs chef de chœur, Alevtina Ioffe put insuffler aux caressantes vagues du larghetto des inflexions toutes vocales, et dans le poco piu animato ganter la fière cantilène de violoncelles et altos. Au terme d’un crescendo magnifiquement amené, la strette déboucha sur une bouffée passionnelle qui produisit son frisson dans l’échine. (...)
En définitive, la maestra nous a conquis par son efficacité qui manifeste la force sans forcer le trait, qui fait tout bouger sans avoir l’air d’y toucher, qui sait gonfler la voilure sans ballonner ses courbes (on était même étonné d’une telle masse rayonnant d’un plateau somme toute congru), qui sait gainer ses idées sans outrer les intentions. Des idées nettes et facilement communiquées, une tension sans crispation, un discours aussi fluide que focalisé... Parées de tels ingrédients, la puissance de sentiment, l’élégance, la verve de l’œuvre étaient totalement au rendez-vous. Rendez-vous qui en appelle un autre : l’ONL serait bien avisé de réinviter Madame Ioffe!»
Crescendo Magazine, Christophe Steyne

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